ITW Adeline Gabay et Charlotte Turcat (consultantes spécialisées en Numérique Responsable ) « L’objectif est d’intégrer les enjeux écologiques au coeur de son activité de marketeur et de son business-model e-commerce »

publié le 16/03/21

La transition écologique ne peut rester une expression à la mode ! 

Cela concerne l’écosystème digital en particulier mais également la responsabilité environnementale des sites de E-Commerce ! 

Pour prendre le sujet à bras le corps, @Dixer a lancé 2 sessions de formations dispensées en une matinée et intitulées « Une 1/2 journée pour … » et qui a pour objectif de sensibiliser les équipes à ces thèmes.

C’est en collaboration avec Adeline Gabay, consultante indépendante en numérique responsable, et Charlotte Turcat, consultante en stratégie digitale, que nous avons conçu ces modules de formation.

Interview croisée pour mieux comprendre les enjeux et objectifs de ces sessions

1- Bonjour Charlotte et Adeline, vous êtes des expertes du digital depuis plusieurs années : qq mots sur votre parcours et pourquoi avoir développé cette sensibilité environnementale ?

Adeline : Je suis tombée dans la marmite de l’e-commerce il y a 20 ans. J’ai ensuite fait une bonne partie de ma carrière dans le marketing digital chez Publicis, en accompagnant de grandes marques dans leurs stratégies digitales : branding, acquisition, conversion, fidélisation sur tous les leviers, avec une bonne vision des enjeux marketing au sens large. C’est d’ailleurs à cette occasion que j’ai rencontré Charlotte qui était ma cliente !

Confrontée à l’absurdité de systèmes de production sans limites, à l’empilement technologique à des fins pas toujours utiles face à une planète aux ressources finies, j’ai décidé de faire un pas de côté pour me consacrer au numérique responsable et à travailler sur son application concrète auprès des directions générales et marketing. Il y a pas mal de parallèles entre la transition environnementale et la transformation numérique. Mais en terme d’enjeu, pas de doute, la priorité absolue pour les 20 années à venir sera la mutation écologique de l’économie !

Charlotte : J’ai fait mes premières armes en agence : dans une des toute premières agences web, puis Altedia où j’ai découvert le monde de la communication corporate, et DDB enfin avec beaucoup d’enjeux de marketing relationnel et un contact avec la publicité forcément ! Je me suis ensuite occupée du web du Printemps – où j’ai rencontré Adeline, qui représentait mon agence – puis de diverses problématiques e-commerce pour Leroy Merlin et d’autres sociétés dans le retail pour ADEO.
Depuis 8 ans, j’interviens en tant que consultante indépendante pour dynamiser des projets numériques, booster la communication de marque d’entreprises, améliorer leur présence sur les réseaux sociaux. J’interviens en tant que formatrice et facilitatrice sur des thèmes liés au digital.
Cette sensibilité environnementale nous rattrape tous dans nos habitudes quotidiennes, y compris derrière nos écrans ! Aujourd’hui, concevoir une solution digitale passe par une réflexion stratégique, la préoccupation de l’utilisateur mais aussi celle de l’environnement !

2– Le monde du numérique est-il particulièrement concerné par ce thème de la transition écologique ? Et pourquoi ?

Adeline : Le numérique peut apporter des solutions : optimisation de la consommation de ressources, partage des connaissances, économie collaborative, facilitation de l’économie circulaire, sciences participatives…. Mais comme toute activité, il a un impact non négligeable sur notre environnement : émissions de gaz à effet de serre, pollution, impact sur la biodiversité, épuisement de ressources non renouvelables… On doit s’en préoccuper d’autant plus sérieusement que sa part dans les émissions de gaz à effet de serre va doubler d’ici 2025 (8% dans le monde) et que le numérique devient structurant dans absolument toutes les activités industrielles ou de service. 

Comment bien mesurer la balance bénéfices/risques d’une innovation digitale ? Comment minimiser les impacts négatifs ? Alors que par définition, le digital va à toute vitesse et qu’une tech en chasse une autre, comment construire un système numérique résilient, durable et inclusif ?

3- Les équipes à l’intérieur des entreprises du digital sont-elles « en demande » d’information sur ces sujets ?

Frank : Clairement oui ! Et plus les salariés sont jeunes et plus ils sont en demande d’informations et d’actions de sensibilisation à ces thèmes ! Au-delà, les équipes sont assez volontaires et ne comprendraient pas que leur entreprise n’agisse pas, aussi bien en ce qui concerne la transition écologique que la politique RSE dans son ensemble : c’est presque une exigence de leur part !

Mais la sensibilisation ne suffit plus et les salariés demandent également des plans d’action ou tout au moins des pistes de réflexion pour réellement « changer les choses ». C’est ce que nous avons essayé de faire dans les deux ateliers que nous avons conçus : que ce soit dans « repenser le marketing digital à l’heure de la transition écologique » ou dans « E-Commerce ou comment combiner performance et responsabilité environnementale », il y a bien entendu un objectif de sensibilisation mais aussi d’identifier des pistes de réflexion pour agir dans les mois qui suivent cette formation. C’est indispensable si nous souhaitons que des actions pérennes soient mises en place.

Charlotte : Depuis 2 ans, je constate des attentes croissantes de la part des équipes en charge du digital : de la simple curiosité, à la recherche de bonnes pratiques, nous sommes passés à des demandes beaucoup plus exigeantes : comment développer un site le plus eco-friendly possible ? Comment former notre équipe ? Il y a une vraie prise de conscience et le souhait d’agir à présent.

4Comment s’inscrit la responsabilité environnementale dans une stratégie RSE ? Quelles spécificités pour le Numérique Responsable ?

Adeline : La responsabilité environnementale, c’est une des dimensions de la RSE : People/Planet/Profit. C’est une démarche impliquant les parties prenantes de l’entreprise (fournisseurs, clients, salariés, actionnaires, pouvoirs publics, ONG…) qui couvre aussi les questions liées aux droits de l’homme, aux conditions de travail, à la loyauté des pratiques, aux consommateurs et au développement local.

Le Numérique Responsable aborde donc d’autres aspects que la préservation d’un environnement vivable : quels impacts sur la santé des utilisateurs (phénomènes d’addiction), éthique des algorithmes et de l’IA, accessibilité du numérique (handicap, fracture numérique), enjeux autour des données personnelles, captation de l’attention, mais aussi impacts économiques spécifiques avec la gig economy, l’essor du e-commerce… Et enfin comment mettre le Numérique au service de l’Humain et de l’Environnement.

5- Vous avez décidé de concevoir 2 modules de formation en collaboration avec l’OF Dixer, spécialiste de la formation en marketing digital, l’un concerne « repenser le marketing digital à l’heure de la transition écologique » et « E Commerce : combiner performance et responsabilité environnementale », quels sont les objectifs de ces 2 modules ?

Charlotte : Ces 2 modules ont pour objectif d’accélérer la prise de conscience et la mise en mouvement des équipes en marketing digital comme en e-commerce. Nous avons fait le choix avec Adeline de mettre l’accent sur les leviers à activer, sur le cheminement à adopter. C’est la raison pour laquelle cette matinée intègre une partie théorique que je qualifierais d’intense et une partie pratique avec un atelier qui incite les équipes à préparer leur propre feuille de route, enrichie et complétée si besoin. Ce déroulé permet à la fois de mieux évaluer les impacts environnementaux, sociaux et sociétaux du digital mais aussi d’inviter les équipes formées à faire des choix, à identifier les prochaines actions éco-responsables qu’elles mettront en œuvre.

Frank: j’ajouterais que ces 2 modules d’une matinée sont le fruit de la rencontre entre d’une part Charlotte et Adeline, en tant qu’expertes du marketing digital et de la transition écologique, et d’autre part d’un organisme de formation reconnu dans le monde du marketing digital et qui pensait important de promouvoir ces sujets. Tout ça dans le cadre de formations reconnues par les OPCO, ce qui facilite leur financement.

6- En conclusion, qu’espérez-vous de ces formations ? Sensibilisation ou appel à l’action au sein des entreprises ?

Adeline Au-delà de la prise de conscience des impacts environnementaux, ces modules sont vraiment les premières pierres du passage à l’action. Quand on a déjà réfléchi globalement à sa stratégie RSE, les achats responsables, le tri et la réduction des déchets, les modes de transports doux pour ses salariés, comment aller plus loin ? Avec ces formations, l’objectif est d’intégrer les enjeux écologiques au coeur de son activité de marketeur et de son business-model e-commerce.

Charlotte : Oui, nous pensons que ces formations sont vraiment l’opportunité d’amorcer un virage pour les entreprises. Nous souhaitons leur donner la capacité de changer leur manière de concevoir leur marketing digital, de revisiter leur modèle e-commerce, de rendre leurs actions compatibles avec le Numérique Responsable.

7- Si une entreprise veut passer à l’action, que doit-elle faire concrètement ?

Frank : ces deux modules consacrés au « numérique responsable » sont finalement des formations classiques dans leur essence : elles peuvent tout à fait être financées par les OPCO via les budgets de formation des entreprises. On peut même faire appel au dispositif « FNE Renforcé » qui prend en charge 100% des actions de formation des entreprises qui ont connu le chômage partiel, même si celui n’a concerné qu’une petite partie des effectifs.

De plus, avec nos nouveaux modules « Une 1/2 journée pour … », le coût reste le même que l’équipe concernée comptent 5 ou 10 salariés : c’est 2 500€ la matinée, ce qui convient bien à des équipes importantes en agence média, régie ou site de e-commerce.

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