ITW Stéphane Miquelis, fondateur de Direct Ads (messageries mobiles, RCS, WhatsApp, …) : « Les entreprises qui s’y engagent dès maintenant peuvent bénéficier d’un avantage concurrentiel significatif »
(Frank Michel, DG Dixer – Formations digitales) Stephane Miquelis, vous venez de fonder Direct ads, une société spécialisée sur la publicité sur mobiles, pouvez-vous nous en dire plus ?
Il est de plus en plus difficile d’émerger pour les marques, avec des contraintes légales, techniques ou liées à l’encombrement publicitaire.
Le SMS est simple à mettre en place et dispose d’un taux de mémorisation de 60% loin devant la TV, le display, la presse etc…Il a cependant ses limites, notamment en termes de contenu.
J’ai décidé de fonder Direct Ads lorsque je me suis rendu compte du potentiel que représentent les messageries avancées comme Whatsapp ou le RCS pour les marques.
En qq mots, quel a été votre parcours professionnel jusqu’à la création de Direct ads
J’ai fait l’intégralité de mon parcours sur des fonctions commerciales en régie publicitaire. Cela m’a permis d’appréhender de nombreux canaux de communication : le display au sein du groupe Amaury pour le site web de L’Equipe, l’emailing, le SMS, l’asile colis chez Rue Du Commerce, et la data des porteurs de carte de fidélité chez Carrefour.
J’ai ensuite souhaité intégrer une adtech. J’ai alors rejoint Arago, une plateforme d’achat d’espace programmatique qui permet d’adresser des campagnes sur de multiples zones de chalandises en multi-canal.
Le SMS faisait partie des canaux les plus appréciés par mes clients, notamment lorsque l’objectif de la campagne était la création de trafic en magasin.
Pourquoi les annonceurs, et leurs agences, doivent-ils être plus attentifs à la publicité mobile ?
En moyenne on consulte son téléphone mobile 221 fois par jour, il y a donc un lien de proximité très fort avec cet objet qui nous quitte rarement au quotidien.
C’est pour cela que 90% des SMS sont ouverts et lus moins de 3 minutes seulement après leur réception. A titre de comparaison, à peine 20% des emailings sont ouverts, et souvent plusieurs heures voire plusieurs jours après…
Les marques et leurs agences devraient s’y intéresser surtout parce qu’une révolution est en cours avec les messageries comme RCS ou Whatsapp qui permettent des dispositifs innovants, que ce soit en acquisition ou en fidélisation client.
Vous avez évoqué le RCS, de quoi s’agit-il exactement ?
Le RCS est une messagerie enrichie lancée par Google, les opérateurs télécom et fabricants de téléphone au niveau mondial permettant de disposer de fonctionnalités avancées comme : rich media, interactivité et statistiques… sans avoir à télécharger d’application tierce.
On peut aussi ajouter des call to action comme “j’y vais” “j’ajoute à mon calendrier” ou “j’appelle le magasin” ce qui booste clairement l’engagement des clients.
Le RCS permet aussi de lutter contre les envois frauduleux, car l’expéditeur est certifié.
Enfin cerise sur le gâteau le RCS permet d’engager une conversation avec un client, via un chatbot scripté, une IA ou/et un humain. On peut par exemple réserver une table dans un restaurant, confirmer/prendre un rendez-vous ou même ajouter un produit à son panier, le tout sans quitter sa messagerie.
C’est un bénéfice énorme en termes d’engagement et d’expérience client, qui gagne en fluidité.
Selon vous, les annonceurs sont-ils suffisamment formés à cette forme de publicité ?
Je trouve qu’il y a une méconnaissance globale du sujet du côté des marques, qui concerne pourtant directement les équipes marketing, CRM et acquisition.
Se former aujourd’hui aux messageries et à leurs outils dédiés aux marques (Whatsapp for business et RBM pour le RCS) offre l’opportunité de se positionner comme un acteur à la pointe de l’innovation digitale.
Alors que ces canaux sont encore sous-utilisés, les entreprises qui s’y engagent dès maintenant peuvent bénéficier d’un avantage concurrentiel significatif.
Vous venez de finaliser un module de formation avec DIXER-Formations digitales, quel en est l’objectif ?
J’ai eu la chance de lancer plusieurs campagnes très différentes ces derniers mois, je souhaite donc partager cette expérience.
L’objectif de la formation est de permettre aux marques de bien comprendre l’écosystème des messageries mobiles avec des cas concrets, et d’apprendre à mettre en place des premiers cas d’usage.
QQ mots en conclusion ? Où en serons-nous de ces sujets d’ici 3 ou 4 ans ?
Difficile de voir aussi loin ! Déjà dans 3 ou 4 mois le paysage aura probablement pas mal changé avec la décision d’Apple de rendre IOS 18 compatible avec le RCS, ce qui est une très bonne nouvelle.
A date, 1 téléphone sur 2 est compatible, on peut imaginer que l’on va rapidement arriver à 2 téléphones sur 3 grâce aux Iphones.
Avec les progrès de l’IA et l’intégration du paiement on peut imaginer que dans 3 ou 4 ans, une grande partie des applications mobiles auront disparu, remplacées par des chaînes RCS informant les clients et répondant à toutes leurs demandes en temps réel.